Voici le traditionnel communiqué de l’équipe Renault F1 dans lequel vous lirez ce que nous dit Robert Kubica à la veille du grand rendez vous de Spa-Francorchamps.
Spa est un circuit unique dans le calendrier F1. Quels défis présente-t-il ?
Spa est relativement différent de tous les autres circuits où nous courons car même si le niveau d’appui est similaire à Montréal, le tracé présente beaucoup plus de virages rapides. Il faut donc viser juste pour trouver le bon niveau de charge aérodynamique et obtenir la bonne vitesse de pointe dans les deux très longues sections au début et à la fin du tour -où l’on passe beaucoup de temps à fond-. C’est un circuit qui apporte souvent son lot de surprises et où des voitures jusqu’alors moins performantes peuvent se montrer compétitives. En ce qui concerne l’équipe, nous utiliserons le système f-duct pour la première fois et nous espérons qu’il fonctionnera tout de suite. Cela nous permettra de profiter le plus possible des essais et d’extraire le maximum de performance de ce dispositif.
Le f-duct changera-t-il votre approche de cette course?
Nous avons pu observer que les voitures qui disposent du f-duct utilisent un niveau d’appui plus élevé car elles peuvent neutraliser l’aileron arrière en ligne droite afin de générer une bonne vitesse de pointe. Je pense que cela changera aussi l’approche générale pour Spa car les équipes pourront rouler avec plus d’appuis qu’auparavant et, malgré cela, encore générer une bonne vitesse de pointe. Bien que ce soit un circuit que tous les pilotes apprécient, ça reste un circuit où la compétitivité de la voiture est très importante.
Qu’est ce que les pilotes trouvent de si agréable à Spa?
C’est un circuit que tous les pilotes apprécient et nous avons tous hâte d’y courir. Il est un peu différent de tous les autres car nous avons cette combinaison de niveaux d’appuis assez bas et de virages rapides. On y trouve une grande palette de virages qui s’enchainent les uns aux autres ; de plus, le circuit est assez large et nous permet de choisir différentes trajectoires. C’est également un bon circuit car les longues lignes droites offrent des opportunités de dépassement. Cela peut rendre la course intéressante.
Votre après-midi en Hongrie a été difficile. Quelle sera votre approche pour cette dernière partie de la saison ?
Après une si longue coupure, je ne pense plus à la dernière course mais à celles qui arrivent. La fin de saison sera difficile car nous n’avons plus que deux courses en Europe avant les longs courriers avec l’Asie, l’Amérique du Sud et le Moyen Orient au programme. J’ai manqué de chance ces trois dernières courses -pas de points à Silverstone et à Budapest- alors j’aimerais retrouver la compétitivité du début d’année, marquer des points régulièrement et me battre pour de bonnes positions. Mon objectif et celui de l’équipe sera de réduire le plus possible l’écart avec les écuries de tête de peloton ces prochaines courses.
Le point de vue du pilote Renault sur le circuit
Spa est un des meilleurs, sinon le meilleur circuit pour un pilote. Je pense que la plupart de mes confrères diront la même chose. Personnellement, je préfère Suzuka, mais Spa a un caractère unique. Ce circuit est formidable, un grand nombre de ses virages ne sont en fait pas de vrais virages car on les prend à fond. Le deuxième secteur est tout simplement extraordinaire. La mise au point de la voiture doit répondre à un schéma très simple : une bonne vitesse de pointe est indispensable pour le premier et le dernier secteur, qui sont très rapides. Ceux-ci présentent un bon nombre de lignes droites et des sections où on est à fond sur l’accélérateur. Le secteur du milieu, ensuite, comprend beaucoup de virages qui nécessitent un appui aérodynamique plutôt élevé. Je crois que cette année, la plupart des voitures utiliseront le f-duct – le problème d’avoir une voiture adaptée à tous les secteurs sera donc plus facile à résoudre. Avec le f-duct, il devient possible d’utiliser beaucoup d’appui en virage, puis de réduire la traînée afin d’être plus efficace dans les lignes droites. Je pense que Spa sera un des circuits sur lesquels ce système sera le plus efficace. Le premier virage est toujours difficile au départ. Il est serré en entrée et relativement large en sortie. Il est possible de prendre un grand nombre de trajectoires différentes, mais cela n’est pas toujours facile car il faut être en position de défense sans compromettre la sortie du virage. L’Eau Rouge, au premier tour, est également très difficile. Lorsque vous suivez quelqu’un de près, vous perdez pas mal d’appui, donc d’adhérence. On peut risquer pas mal en entrée et y aller à fond, ou du moins à très grande vitesse, apportant beaucoup de vitesse sur la colline mais s’il faut décélérer, on perd beaucoup de vitesse à l’approche des Combes. Les virages après Les Combes sont amusants : il y a trois virages, le cinq, six et sept. Il est donc important de garder sa trajectoire et son rythme. Si on fait une erreur dans la première partie de cette séquence, on compromet les deux virages suivants. Les virages en descente, comme le double gauche de Pouhon, font partie des morceaux de bravoure du tour et le deuxième secteur est vraiment superbe. Spa est le type de circuit sur lequel on peut adopter différentes trajectoires et différentes approches. Il est possible d’être plus rapide en entrée mais de sacrifier la sortie… ou de sacrifier l’entrée pour une meilleure sortie. Il n’y a pas d’opportunité de dépassement évidente, à moins qu’un pilote fasse une erreur. Mais cette année, avec le f-duct, il sera peut-être possible de jouer la carte de l’aspiration. La dernière chicane présentera peut-être une opportunité ainsi que Les Combes après la longue ligne droite depuis l’Eau Rouge.